CINÉ-CONCERT

SHERLOCK, Jr

Réalisation Buster Keaton
Scénario
Jean C. Havez, Joseph A. Mitchell, Clyde Bruckman
Acteurs principaux Buster Keaton, Kathryn McGuire, Joe Keaton
Sociétés de production Buster Keaton Comedies / Joseph Shenk
Pays d'origine États-Unis
Genre Comédie
Durée 44 minutes
Sortie 1924

Il s'agit d'un film de moyen métrage considéré comme l'un des plus poétiques de Buster Keaton, celui où l'onirisme se mêle le plus naturellement au burlesque pur de par le sujet même du film.

Une seule séquence suffit à le démontrer. Vous verrez, il s'agit de la scène survenant immédiatement après le sommeil du héros : son double se lève, quitte la salle de projection, va dans la salle de cinéma et pénètre dans l'écran. Il fait alors partie « à moitié » du film projeté, c'est-à-dire les plans, et donc le décor, changent, mais le héros (du moins, son double) reste au premier plan dans la continuité de l'image précédente : il croit marcher sur un chemin sûr, mais le plan change alors et le décor se trouve être le bord d'une falaise et le héros évite alors la chute d'extrême justesse. Buster Keaton fabrique un film dans lequel un personnage rêve qu'il est projeté dans un film, cela donne pas moins de quatre niveaux, et donc quatre réalités différentes.

Le cinéma muet était rarement silencieux. En effet, un pianiste ou un petit orchestre jouait directement dans la salle, en suivant quelques indications fournies par les producteurs. La partition utilisée lors de la sortie du film est perdue. Olivier Sousbie qui est derrière son piano a composé la sienne. Vous verrez comment il accompagne le film : chaque personnage a son thème musical, les gestes, les cascades sont ponctuées, c'est un régal.